L’Échasse blanche

Aisément identifiable, tant en vol que posée, l’Échasse blanche est un grand limicole au plumage noir et blanc, aux longues pattes rouge vif et au bec noir, fin et droit. En vol, les pattes dépassent nettement du corps. Le dimorphisme sexuel est peu marqué : la femelle est un peu plus petite et à un plumage un peu plus terne que celui du mâle. La longueur du corps est comprise entre 35 et 40 cm, pour un poids de 160 à 200 g.

L’Échasse blanche est une espèce cosmopolite (cinq sous-espèces à travers le monde) qui se reproduit en Eurasie et en Afrique, dans une grande diversité de zones humides (marais salants, prairies humides, bassins de décantation…) où elle se nourrit principalement d’insectes et de leurs larves, mais aussi de petits crustacés et de mollusques qu’elle chasse à vue. Son statut de conservation est favorable en Europe où la population nicheuse est estimée à 37 000-64 000 couples. En 2010-2011, la France abritait 2 600 à 3 700 couples répartis pour 97 % d’entre eux sur la façade atlantique et le pourtour méditerranéen. En Charente-Maritime, ce sont quelque 500 couples qui ont été recensés durant cette même période. Dans l’île d’Oléron, la première preuve de reproduction est notée en 1961 (20 couples). Dans les années 1990, un suivi fin de l’espèce sur Oléron par les ornithologues met en évidence de fortes fluctuations interannuelles avec un effectif compris entre 35 et 140 couples selon les années, fluctuations dépendant en grande partie des niveaux d’eau sur les lieux de reproduction.

L’Échasse est un migrateur au long cours qui nous quitte dès la fin de l’été pour aller hiverner en Afrique tropicale. Elle revient début mars dans notre région où elle entreprend de nicher à partir de la mi-avril, le plus souvent en colonies lâches de quelques dizaines de couples pour qui la présence d’îlots et d’une végétation basse sont des éléments déterminants. Le plus souvent construit au bord de l’eau, le nid abrite généralement 4 œufs piriformes couvés principalement par la femelle. L’incubation dure un peu plus de 3 semaines, tandis que l’élevage des jeunes demande environ 1 mois. Le succès de reproduction varie sensiblement d’un site à l’autre (en moyenne 0,4 à 1,7 jeune volant produit par couple nicheur). Il est plus élevé chez les couples coloniaux, les adultes pouvant lutter ensemble contre les prédateurs ailés ou terrestres qu’ils pourchassent avec véhémence tout en les houspillant, conférant à l’espèce le rôle de sentinelle du marais. À ce sujet, il convient de signaler qu’il ne faut pas, comme cela arrive hélas encore trop souvent, s’approcher des couveurs pour les photographier, au risque de les faire s’envoler et de favoriser le pillage des nids par notamment les corneilles et les goélands qui savent profiter de la moindre occasion !

La longévité de l’espèce dans la nature peut atteindre plus de 12 ans, mais rares sans doute sont les individus qui y arrivent.

Faune de l'île d'Oléron : l'échasse blanche
Échasse blanche île d'Oléron ©Christian Bavoux

Quelques références parmi d’autres pour en savoir bien plus :

Bavoux (C.), Burneleau (G.), Nicolau-Guillaumet (P.) & Picard (M.) 1994.– Recherches sur l’avifaune « terrestre » des îles du Ponant. V. Les îles de la Charente-Maritime (2 – Nouveautés île d’Oleron 1981-1993). Ann. Soc. Sci. nat. Char.-Mar., 8 : 269-288.
Caupenne (M.), Delaporte (P.) & Dubois (P.-J.) 2015.– Échasse blanche Himantopus himantopus. In Issa (N.) & Muller (Y.) (Éds), Atlas des oiseaux de France métropolitaine. Nidification et présence hivernale. LPO/SEOF/MNHN. Delachaux et Niestlé, Paris.
Géroudet (P.) & Olioso (O.) 2008.– Limicoles, Gangas et Pigeons d’Europe. Delachaux et Niestlé, Paris.
http://marais-seudre-brouage-oleron.n2000.fr/sites/marais-seudre-brouage-oleron.n2000.fr/files/documents/page/Echasse20blanche.pdf
https://inpn.mnhn.fr/docs/cahab/fiches/Echasse-blanche.pdf

Texte et photos © Christian Bavoux