Le Martin-pêcheur d’Europe

À peine de la taille d’un Étourneau sansonnet, le Martin-pêcheur d’Europe mesure 17 à 19,5 cm de longueur pour un poids de 35 à 45 g. Son corps court et trapu est surmonté d’une grosse tête prolongée par un long bec en forme de poignard d’environ 4 cm. Son vol droit et très rapide (10 à 20 m/s) ainsi que son plumage bleu brillant sur le dessus (roux chaud dessous) lui ont valu son surnom de « flèche bleue ». En fait, on l’entend plus qu’on ne le voit car il pousse brièvement en vol des cris très stridents, particulièrement reconnaissables : une sorte de thit bref et incisif.

Le Martin-pêcheur niche dans une grande partie de l’Europe où sa distribution est en partie limitée par l’altitude, cet oiseau étant très sensible au froid. La population européenne présente un statut de conservation défavorable. C’est la France, probablement en raison d’un réseau hydrographique dense et de nombreuses zones d’étangs, qui héberge la plus forte population (15 000 à 30 000 couples), mais cette dernière a diminué de plus de 60 % depuis 2001 ! L’espèce souffre de l’assèchement des zones humides, de la destruction des sites de reproduction ou encore de l’eutrophisation des eaux douces due à des pollutions d’origine humaine (à cela se rajoute un taux de survie plus faible lors des hivers rigoureux, le Martin-pêcheur ne pouvant plus se nourrir lorsque l’eau gèle).

L’espèce peut être observée toute l’année à Oléron, aussi bien dans les marais salants que dans les marais doux ou en bord de mer. La population nicheuse y est estimée à 10-15 couples. Le nid est le plus souvent un terrier creusé dans une berge abrupte avec un tunnel d’accès pouvant atteindre 1,30 m. Là où le sol est pierreux, le Martin-pêcheur adopte quelquefois un nichoir pour peu qu’il soit bien adapté à ses exigences. La ponte – qui compte 7 œufs en moyenne (4 à 9) – débute dans la deuxième quinzaine de mars. Les couples reproducteurs élèvent fréquemment deux voire trois nichées par an, exceptionnellement jusqu’à quatre !

La présence d’eau est indispensable au Martin-pêcheur qui se nourrit essentiellement de petits poissons qu’il capture en pratiquant la pêche en vol stationnaire au-dessus de l’eau ou depuis un poste d’affût (une simple branche, un piquet ou parfois le rétroviseur d’une voiture comme cela arrive de temps à autre le long du plan d’eau du parking d’accueil du Marais aux Oiseaux). Il consomme également, mais en faible quantité, des jeunes batraciens ou encore des lézards ainsi que toutes sortes d’invertébrés aquatiques. Les adultes capturent généralement des poissons de 4 à 7 cm de longueur, les besoins journaliers étant estimés à 20 g par oiseau. Le saviez-vous : tout comme les rapaces, le Martin-pêcheur recrache par le bec ce qu’il n’a pas pu digérer comme par exemple les arêtes de poisson.

Le Martin-pêcheur d'Europe, faune Oléron, (© Denis Avondes)
Le Martin-pêcheur d'Europe, faune Oléron, ©Christian Bavoux

Quelques références parmi d’autres pour en savoir bien plus :

Frochot (B.), Sueur (F.), Barnagaud (J.-Y.) & Roché (J.) 2015.– Martin-pêcheur d’Europe Alcedo atthis. In Issa (N.) & Muller (Y.) (Éds), Atlas des oiseaux de France métropolitaine. Nidification et présence hivernale. LPO/SEOF/MNHN. Delachaux et Niestlé, Paris.
Géroudet (P.) & Cuisin  (M.) 2010.– Les Passereaux d’Europe – Tome 1 – Des coucous aux merles. Delachaux et Niestlé, Paris.
http://educatif.eau-et-rivieres.asso.fr/pdf/martin-pecheur.pdf
http://www.vigienature.fr/fr/martin-pecheur-europe-3495
http://www.dailymotion.com/video/xgioj9_martin-pecheur-en-action_animals
http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/martin-p%C3%AAcheur/184022
https://inpn.mnhn.fr/docs/cahab/fiches/Martin-pecheurdeurope.pdf
https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/3571

Texte © Christian Bavoux
Photos © Denis Avondes (Martin-pêcheur avec un poisson dans le bec) & Christian Bavoux