L’Écureuil roux

Muni d’une longue queue qui lui fait office à la fois de parachute et de balancier, L’Écureuil roux a, comme l’indique son nom, un pelage généralement roux, sauf le ventre, le dessous du cou et l’intérieur des pattes qui sont blancs. À noter que des individus peuvent être gris, voire noirs. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel. Ce rongeur diurne pèse entre 200 et 400 g. Il est actif toute l’année (il n’hiberne pas).

En Europe, l’Écureuil roux est présent des îles britanniques au détroit de Béring. En France, il est absent de la Corse. En 1940, Henri Heim de Balzac le mentionne à Oléron dans son Peuplement d’îles atlantiques françaises (comptes-rendus de l’Académie des sciences), en précisant toutefois qu’il a peut-être été importé. Considéré un temps comme disparu – au moins à partir des années 1960 jusqu’en 1982 –, l’Écureuil roux y a été retrouvé en 1985, en forêt domaniale de Saint-Trojan-les-Bains. Les 79 données de présence de l’espèce collectées par le réseau d’observateurs du Marais aux Oiseaux de 1994 à 2019 mettent en évidence une présence très ponctuelle de l’espèce sur 6 des 8 communes oléronaises, présence révélée dans 51 cas par la découverte de cônes décortiqués de Pins maritimes, dans 27 cas par l’observation directe d’individus, et dans un seul cas, par la découverte d’un nid.

Pas d’arbres, pas d’écureuils ! Présent aussi bien dans des forêts de résineux que de feuillus, l’Écureuil roux montre une prédilection toute particulière pour les massifs composés d’une grande variété d’essences lui assurant diverses sources de nourriture. Pour s’abriter, l’Écureuil roux construit plusieurs nids, suspendus dans la couronne des arbres (2 à 3, voire plus), à base de branchages, nids pouvant atteindre 50 cm de diamètre. Il lui arrive aussi d’élire domicile dans des cavités ou dans des nichoirs spécialement disposés à son intention. L’Écureuil roux se nourrit principalement de châtaignes, faînes, glands…, mais aussi de graines de résineux, ne dédaignant pas les fruits, à l’occasion les œufs…, voire les petits oiseaux au nid. Les accouplements ont lieu en hiver (décembre à janvier) et au printemps. La gestation dure 5 à 6 semaines : il y a une portée annuelle (rarement deux), composée de 2 à 3 jeunes en moyenne (1 à 6) qui naissent sans poils, sourds et aveugles.

Deux menaces principales pèsent sur cette espèce qui, rappelons-le, est protégée depuis 1976 après avoir été considérée pendant longtemps comme une espèce dite nuisible : la destruction des milieux boisés – particulièrement touchés par les activités anthropiques, avec localement des niveaux très élevés de fragmentation de son habitat – et l’introduction d’écureuils exotiques – échappés de captivité, après avoir été vendus comme animaux de compagnie, ou relâchés volontairement – qui entrent en concurrence avec lui et sont également des porteurs sains de maladies inter-transmissibles pouvant lui être fatales.

Les individus les plus chanceux peuvent vivre jusqu’à l’âge de 7 ans. En pleine nature, les principaux prédateurs de l’Écureuil roux sont la Martre des pins et l’Autour des palombes, tandis qu’en zone urbanisée, il lui faut se méfier du Chat domestique.

Faune Oléron : l'Écureuil roux
Cône de Pin maritime épluché par un Écureuil roux
Autour des palombes, photo Christian Bavoux

Quelques références parmi d’autres pour en savoir bien plus :

Gailledrat (M.) 2011.– Écureuil roux Sciurus vulgaris. In Prévost (O.) & Gailledrat (M.) (Éds), Atlas des Mammifères sauvages du Poitou-Charentes. Cahiers techniques du Poitou-Charentes, Poitou-Charentes Nature, Fontaine-le-Comte.
http://ecureuils.mnhn.fr/sites/default/files/documents/memoire-ecureuil_roux_laguet_ephe_2012.pdf

http://ecureuils.mnhn.fr/sites/default/files/documents/theseannedozieres1.pdf

http://forumdesgestionnaires.espaces-naturels.fr/sites/default/files/2006/images/Chapuis%20Joicey%20Tillon%20Ecureuils-Presentation%202007.pdf

http://www.sfepm.org/pdf/FICHEDESCRIPTIVEEcureuils_MNHN.pdf

Texte © Christian Bavoux
Photos © Denis Avondes (Écureuils roux) & Christian Bavoux