Plutôt énigmatique au premier abord, son surnom de « cochon des haies » est la traduction littérale du nom donné par nos amis anglais – hedgehog – au Hérisson d’Europe, car son museau ressemble un peu au groin du cochon et qu’il fréquente volontiers les haies. Noté par les naturalistes locaux comme largement répandu en Poitou-Charentes, le Hérisson est présent dans les quatre îles de la Charente-Maritime : Oléron, Ré, Aix et Madame.
Avant tout nocturne, c’est au crépuscule et à l’aube que le Hérisson est le plus actif. En dehors de la période d’hibernation, il dort les trois-quarts de son temps ! Il se gratte aussi beaucoup… C’est un vrai sac à puces : il peut y en avoir jusqu’à 500 sur un même animal ! Son odorat est excellent tout comme son ouïe. En revanche, sa vue est médiocre. Sa meilleure défense face aux prédateurs : les quelque 5 000 piquants dont il est doté (voire plus de 7 500 chez les sujets les plus gros). Mais se mettre en boule n’est pas toujours efficace, notamment face au Blaireau européen (il n’y en a pas à Oléron), car ce dernier est capable de l’ouvrir en deux avec ses longues et puissantes griffes.
Un Hérisson adulte pèse généralement 450 à 700 g. Sa ration alimentaire quotidienne est de l’ordre de 50 g par jour en moyenne, 70 g et plus en automne pour se préparer à l’hibernation. S’il est vrai qu’il consomme principalement des invertébrés, notamment des insectes, mais aussi des chenilles, des vers de terre, des limaces, des escargots…, il ne dédaigne pas non plus les petits vertébrés (lézards, serpents, oisillons et autres souriceaux) auxquels il rajoute, de temps à autre, des éléments d’origine végétale qui lui apportent un complément vitaminé. En milieu urbain, il apprécie particulièrement les gamelles des animaux domestiques !
Le Hérisson est apte à se reproduire dès le printemps suivant sa naissance. Le rut a lieu d’avril à fin août. Après l’accouplement, le mâle ne s’occupe plus de rien… La gestation dure au moins cinq semaines, la mise-bas ayant lieu généralement de mi-mai à début septembre. Il peut y avoir deux portées par an de 2 à 7 jeunes, parfois 8, voire 10 (la femelle a 5 paires de tétines). Les petits naissent tout roses, nus et aveugles dans un nid douillet constitué d’herbes et de feuilles mortes. Ils commencent à se déplacer à l’âge de 2 semaines, sont sevrés aux alentours de 6 semaines et deviennent indépendants à 2 mois (la femelle les chasse). Un an plus tard, il n’en survivra plus qu’un sur trois…
Un Hérisson très chanceux peut vivre jusqu’à 10 ans, mais l’espérance de vie moyenne est de l’ordre de seulement 2-3 ans. Au hit-parade des facteurs mettant sa vie en péril : les pesticides et la circulation routière. À elles seules, ces deux causes anthropiques seraient responsables de la mort d’un individu sur deux ! Face à un Hérisson mal en point, il convient de contacter le centre de sauvegarde de la faune sauvage le plus proche afin de connaître la démarche à suivre, car un individu trouvé en pleine journée n’est pas forcément mal en point.
Quelques références parmi d’autres pour en savoir bien plus :
Albouy (V.) & Devincvk (M.-D.) 2006.– Le hérisson. Belin, Paris.
Déom (P.) 1999.– Le Hérisson. La Hulotte (77) : 1-52.
Jourde (P.) 2008.– Le hérisson d’Europe. Delachaux et Niestlé, Paris.
Morris (P.) & Berthoud (G.) 1987.– La vie du hérisson. Delachaux et Niestlé, Paris.
http://herisson.fne.asso.fr
http://herissons.chez.com
Texte © Christian Bavoux
Photos © Denis Avondes (Blaireau européen) & Christian Bavoux