Mouettes et goélands appartiennent à la famille des laridés qui compte une centaine d’espèces de par le monde. Parmi celles qui nichent en France, la plus commune est sans conteste le Goéland argenté, oiseau emblématique de notre littoral. Son envergure est de 130 à 150 cm pour un poids moyen de 1 kg. Apparence générale des adultes : manteau gris pâle, extrémité des ailes noire mouchetée de taches blanches, queue et reste du corps blancs, bec jaune avec une tache rouge à la pointe de la mandibule inférieure, pattes palmées rose pâle. Mâles et femelles sont semblables. Les jeunes ont un plumage bien plus discret, brun-gris dessus, grisâtre taché de brun dessous, avec la queue brun noir. D’où leur surnom de « grisards ». Ils acquièrent leur plumage adulte au cours de leur quatrième hiver.
Cette espèce niche le plus souvent en colonies pouvant regrouper des dizaines, voire des centaines de couples. Elle occupe tous les biotopes, marins ou terrestres. À l’origine présente uniquement sur les côtes, elle a colonisé peu à peu l’intérieur des terres en remontant les fleuves. Elle se reproduit désormais dans bien des villes, nichant jusque sur les balcons et les terrasses. Durant la période 2009-2012, la population française de Goélands argentés comptait 53 000 à 56 000 couples nicheurs, soit une baisse des effectifs de 30 % depuis 1999. Dans le même laps de temps, les populations des Pays-de-la-Loire et de la Charente-Maritime ont chuté de 50 %.
Outre le Goéland argenté, trois autres goélands nichent actuellement à Oléron : le Goéland brun, le plus petit d’entre eux (manteau sombre et pattes jaunes), le Goéland leucophée (même taille, mais manteau tirant vers le sombre et pattes jaunes) et le Goéland marin, le plus grand de tous (manteau sombre et pattes roses). La nidification du Goéland argenté a été signalée pour la première fois à Oléron en 1976, au Marais du Douhet (Saint-Georges-d’Oléron) : une colonie d’une douzaine de couples. À noter que deux ans auparavant, 60 à 100 couples nichaient non loin de là, à Fort Boyard (rattaché administrativement à l’île d’Aix). Dès 1982, la petite colonie du Douhet a éclaté en quatre colonies distinctes. Depuis, l’espèce a colonisé bien des sites, du sud au nord de l’île (jusqu’à 51 couples au Marais aux Oiseaux en 2010). Ces deux dernières décennies, elle s’est installée de plus en plus fréquemment en milieu urbain, notamment à Saint-Pierre-d’Oléron (à la Cotinière et en divers quartiers du centre ville) et à Saint-Georges-d’Oléron (à Boyardville et au port du Douhet).
Le nid est constitué de végétaux divers où la femelle dépose 1 à 3 œufs que les deux parents couvent pendant environ un mois. Les petits sont nidifuges. Lorsqu’ils ont faim, les jeunes tapent instinctivement avec leur bec sur la tache rouge qui orne la mandibule inférieure de leurs parents ce qui incite ces derniers à régurgiter la nourriture qu’ils ont prédigérée. Le Goéland argenté est omnivore : c’est un opportuniste au régime alimentaire particulièrement varié !
Le dérangement occasionné aux riverains et à certaines activités humaines (nuisances sonores et salissures notamment), mais aussi la prédation parfois très élevée des œufs et des jeunes de certaines espèces comme l’Avocette élégante ou l’Échasse blanche, nécessite parfois la mise en œuvre de mesures de gestion très encadrées réglementairement (stérilisation des œufs, effarouchement, voire prélèvements).
La mortalité est élevée chez les jeunes. Seulement un tiers d’entre eux s’envolent (près de deux mois après leur naissance). La longévité moyenne est d’une vingtaine d’années, l’âge maximum connu étant de 49 ans !
Quelques références parmi d’autres pour en savoir bien plus :
Burneleau (G.) & Nicolau-Guillaumet (P.) 1979.– Recherches sur l’avifaune « terrestre » des îles du Ponant. V. Les îles de la Charente-Maritime. C. – Île d’Oleron. Ann. Soc. Sci. nat. Char.-Mar., 6 : 501-530.
Issa (N.) & Dubois (P.J.) 2015.– Goéland argenté Larus argentatus. In Issa (N.) & Muller (Y.) (Éds), Atlas des oiseaux de France métropolitaine. Nidification et présence hivernale. LPO/SEOF/MNHN. Delachaux et Niestlé, Paris.
Sablé (E.) 2002.– Le Goéland, Petit traité du Goéland argenté. Les Deux Océans, Paris.
https://doris.ffessm.fr/Especes/Larus-argentatus-Goeland-argente-1355
https://ile-de-re.lpo.fr/reserve-naturelle/gestion/gestion-des-populations-de-goelands
https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/3302/tab/fiche
https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/vie-goeland-argente-age-28-ans-pleumeur-bodou-cotes-armor-9699/
https://www.lpo.fr/actualites/cohabiter-avec-le-goeland-argente-dp1
Texte et photos © Christian Bavoux