Les marais de Moëze fêtent leurs 40 ans.

– Article du 22 février 2025 –
Les marais de Moëze fêtent leurs 40 ans, 40 ans de protection et de gestion pour la biodiversité des milieux humides.

La réserve naturelle des marais de Moëze, 40 ans, jour après jour, pour les oiseaux et les milieux dont ils dépendent.

Les marais de Moëze classés réserve naturelle depuis le 5 juillet 1985 forment la partie continentale de la réserve naturelle dite de Moëze-Oléron (regroupant les deux entités terrestre et maritime dès le 27 mars 1993).
Créée pour un enjeu de protection des oiseaux d’eau, hivernant ou en halte migratoire, la réserve naturelle remplit son rôle de terre d’accueil entre terre et mer.
Le comptage international des oiseaux d’eau réalisé à la mi-janvier atteste du bénéfice de la réserve naturelle pour les cortèges de limicoles, de canards et oies. Pour illustrer ce propos voici quelques chiffres :
– Limicoles, toutes espèces confondues : 12 941 individus en 1977, cinq fois plus en, 2025 avec 63 693 individus.
– Canards et oies : 2070 individus en 1986, 10 fois plus en 2025 avec 22 500 individus).

La réserve naturelle est un espace réglementé afin de permettre un équilibre serein entre vie économique (éco-tourisme, éleveurs de bovins et ostréiculteurs) et préservation des marais et de leur richesse biologique. La réglementation permet donc d’assurer des zones de quiétude (remise diurne pour les canards et reposoirs de marée haute pour les limicoles). Sans dérangement, la nature peut s’exprimer, se développer et s’organiser en écosystème.

La réserve naturelle ne se contente pas de proposer gîte et couvert pour de nombreuses espèces d’animaux et de plantes, elle met en œuvre des partenariats pour enrichir sa connaissance des espèces.

Quels sont leurs besoins : des programmes de recherche sont menés avec des partenaires scientifiques (LIENSs, Museum National d’Histoire Naturelle, etc) pour collecter et analyser les observations de terrain. Ainsi le lien direct entre un estran très nourricier et la présence des limicoles a été justifié dès 2004.

Quelles avancées technologiques sont désormais disponibles : des géo-locateurs permettent depuis 2015 de suivre les oiseaux en migration, hauteur et vitesse de vol, durée du vol, et d’identifier l’utilisation spatiale des pertuis.

La réserve naturelle inscrit son action sur des échelles beaucoup plus large que seulement son périmètre. La réserve naturelle est située sur la frange littorale du marais de Brouage, elle joue le rôle de sentinelle. En 2014, malgré les travaux d’après-xynthia (reconstruction des digues), la réserve naturelle alerte les pouvoirs publics sur l’érosion marine sur les digues, avec la formation de la première brèche. Désormais les marais sont sous l’influence de la montée du niveau des océans (changement climatique). L’avancée du sel en sous-sol ou dans les masses d’eau modifient les marais dans leur topographie et dans leur nature (l’eau douce laisse la place à l’eau salée).

Ce paysage en évolution contraint également les oiseaux d’eau : les limicoles sont perturbés dans leur rythme journalier, notamment pour leur phase de repos lors de marées de gros coefficients, et les canards ont tendance à se réfugier en mer en journée en grand nombre.

L’année des 40 ans sera l’occasion pour l’équipe de la réserve naturelle de vous raconter quelques faits marquants, par voie de presse locale et également en vous accueillant sur site avec notamment une « visite guidée 40 ans de la réserve naturelle ».

Ressources https://www.reserve-moeze-oleron.fr/

Plus d’informations et Contacts : Réserve naturelle de Moëze-Oléron, Tél. : 07 68 24 70 23 – nathalie.bourret(arobase)lpo.fr

Photos ©RNNMO-LPO et communiqué de presse Réserve naturelle de Moëze-Oléron.